Les Bourses mondiales contaminées par le regain de nervosité à Wall Street
Les principales Bourses d'Asie-Pacifique et d'Europe sont reparties en baisse vendredi, contaminées par Wall Street où l'inquiétude concernant le ralentissement de l'économie américaine a été ravivée après des perspectives négatives sur le géant bancaire Citigroup.
Les Bourses européennes ont toutes ouvert en baisse vendredi, après avoir déjà clôturé en net repli jeudi. Vers 10H00 (09H00 GMT), la Bourse de Paris reculait de 0,51%, Londres perdait 0,99%, Francfort 0,81% et l'Eurostoxx 50 0,78%.
En Asie, les Bourses ont toutes terminé en repli. A Tokyo, l'indice Nikkei a chuté de 2,09% à 16.517,48 points, plombé par les valeurs financières telles que Nikko Cordial, une maison de courtage sur le point d'être entièrement rachetée par Citigroup.
Sydney a terminé en baisse de 1,85%, Séoul de 2,12% et Wellington de 1,28%. Taipei a fini la journée sur un plongeon de 3,39%.
A Hong Kong, l'indice Hang Seng a fini en baisse de 3,3%. L'indice composite de la Bourse de Shanghai s'est replié pour sa part de 2,31%.
A New York, le Dow Jones a connu jeudi soir sa quatrième plus forte baisse en pourcentage de l'année (-2,60%), tandis que le Nasdaq a lâché 2,25%.
Les investisseurs asiatiques avaient salué jeudi l'abaissement par la Réserve fédérale américaine (Fed) de son principal taux directeur, une mesure largement attendue par les marchés encore nerveux à cause de la crise des crédits immobiliers à risques ("subprimes") aux Etats-Unis.
Mais l'optimisme a été complètement douché, dès jeudi en Europe, par le courtier CIBC World Market qui a abaissé sa recommandation sur le titre de Citigroup, indiquant que la banque américaine allait devoir trouver 30 milliards de dollars en vendant des actifs, en baissant son dividende ou en augmentant son capital.
"Les marchés pensaient que la base capitalistique des grandes institutions financières était intacte. Le fait que des craintes concernant le capital aient été évoquées a constitué une mauvaise surprise", s'est inquiété Keijiro Kawasaki, analyste chez Mizuho Investors Securities à Tokyo.
Les bénéfices trimestriels en baisse et en dessous des attentes dévoilés jeudi par le premier pétrolier mondial ExxonMobil, plus importante capitalisation boursière américaine, ont également miné le moral des marchés.
La Réserve fédérale américaine a en outre injecté jeudi 41 milliards de dollars de liquidités dans le circuit bancaire, pour soulager les tensions sur le marché du crédit. Cette opération est l'une des plus importantes effectuée par la Fed depuis le début des turbulences, cet été.
"Après l'annonce de l'abaissement des taux d'intérêt, plus rien n'incite les marchés à monter", a jugé Kenny Tang, de chez Tung Tai Securities à Hong Kong.
"Les marchés réagissent à la moindre mauvaise nouvelle", a souligné lui aussi Ang Kok Seng, gérant chez Phillip Asset Management à Kuala Lumpur.
Les investisseurs attendaient vendredi la publication du rapport sur le chômage d'octobre aux Etats-Unis, qui devrait selon les analystes faire ressortir 80.000 créations d'emplois après 110.000 le mois précédent, pour un taux de chômage inchangé à 4,7%.
"Les marchés seront très sensibles à la publication du salaire horaire, le risque inflationniste redevenant un thème important pour les investisseurs", a commenté le courtier français Aurel Leven, estimant que face à ce risque, la Fed n'était plus prête à baisser ses taux directeurs dans les prochains mois.
Il s'agit d'une "mauvaise nouvelle pour la Bourse américaine qui perd son principal soutien", a-t-il ajouté.
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