Bourses : marché haussier ou marché baissier en 2015 ?
La fin du QE va-t-elle peser sur les Bourses?
La fin du quantitative easing (QE) américain interroge sur les prochains soutiens aux actions.
Michael Hartnett de Bank of America Merrill Lynch met en balance les arguments des optimistes, anticipant une hausse des Bourses mondiales en 2015, et ceux des pessimistes qui prévoient une rechute en récession l’an prochain et un recul des actions.
Le stratège souligne la forte corrélation depuis cinq ans entre l’élargissement du bilan de la Réserve Fédérale et la hausse du S&P 500 (voir graphique). Les achats d’actifs de la Fed ont été le principal moteur de la hausse des actifs financiers aux Etats-Unis depuis 2009.
Pourtant, la fin du le quantitative easing (QE) américain coïncide avec des anticipations déflationnistes partout dans le monde, avec une baisse des rendements obligataires et des anticipations d’inflation au plus bas, favorisant des valeurs de croissance (Apple, Roche) et des valeurs de rendement à dividende élevé.
Ainsi, le rendement à dix ans du bon du Trésor américain (2,34%) est aujourd’hui de 50 points inférieur à ce qu’il était au lancement du Q1 et le rendement de l’emprunt d’Etat français à dix ans (1,15%) est au plus bas depuis 250 ans !
Pour demain, l’argument principal des baissiers vient de l’échec des politiques européennes, de la récession endémique du Vieux continent et de l’incapacité des Etats à mener à bien les réformes, conduisant à l’échec des programmes de stimulation monétaire engagés par les Banques centrales.
Le plus grand espoir des haussiers réside dans l’accélération attendue de l’économie américaine, portée par une forte dynamique structurelle dans les secteurs de la technologie et l’énergie, et conduisant à une nouvelle progression des profits d’entreprises aux Etats-Unis.
La réalisation du scénario pessimiste favoriserait dans les prochains mois les thématiques de croissance, de rendement et de qualité, au détriment des PME européennes et de la dette publique de la France et du sud de l’Europe.
Le deuxième scénario plus optimiste, que privilégie Bank of America Merrill Lynch, favoriserait le dollar, les banques et les sociétés cycliques en 2015. Selon Michael Hartnett, le risque de récession est bien réel en zone euro et la montée des partis « anti establishment » incite à la prudence. Mais la masse monétaire M3 progresse depuis cinq mois, la baisse de l’euro et du pétrole sont deux soutiens à l’activité et les écarts de taux avec les dettes des pays dits périphériques n’ont pas flambé lors de la crise récente.
Le stratège favorise les actions américaines, dans la technologie, l’énergie et l’industrie, avec un objectif pour la fin 2014 à 2.000 points sur le S&P 500. En Europe, il privilégie des secteurs plus défensifs au détriment des cycliques. Son opinion est négative sur les emprunts d’Etat.
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