Le G-20 s'engage à tout mettre en oeuvre pour stabiliser le système financier et relancer l'économie
Associated Press le 16/11/2008 00h22
Les dirigeants du G-20, réunis en sommet extraordinaire à Washington, ont promis samedi des "efforts vigoureux" pour stabiliser le système financier mondial, adoptant une série d'objectifs globaux destinés à relancer l'économie mondiale, mais sans aller jusqu'à l'ambitieuse révision des règles du jeu à laquelle aspiraient les Européens.
"Nous devons poser les bases de la réforme pour aider à garantir qu'une crise mondiale, comme celle-ci, ne se reproduira pas", écrivent conjointement les dirigeants des grands pays industrialisés et émergents dans leur déclaration finale, après deux jours de sommet.
Le G-20 s'est en tous cas fixé des rendez-vous: un premier point devrait être fait d'ici au 31 mars, avant l'organisation d'une réunion de suivi en avril 2009, a priori à Londres, après la prise de fonctions du successeur de George W. Bush à la Maison Blanche, Barack Obama, le 20 janvier.
Mais "il reste du travail à faire", a noté le président Bush à l'issue de la rencontre, jugeant que ce sommet n'allait pas "régler les problèmes du monde".
Le G-20 a certes apporté son soutien aux efforts pour améliorer la surveillance internationale des marché et le renforcement des règles d'évaluation de leurs actifs par les entreprises, une faiblesse considérée comme responsable entre autres de la crise actuelle.
Mais les participants n'ont en revanche pas réussi à se mettre d'accord pour un engager à agir comme un seul homme lors de plans de sauvetage et de relance globaux, comme l'auraient voulu certains Européens. "Ce sont des discussions difficiles", a noté le Premier ministre britannique Gordon Brown, l'un des plus fervents partisans d'une plus importante coordination globale.
Les principales économies vont également poser un "nouveau regard sur les règles qui gouvernent la manipulation des marchés et la fraude", a ajouté George Bush.
"Il est totalement clair que nous essayons de construire de nouvelles institutions pour le futur", a déclaré pour sa part Gordon Brown après la fin du sommet, évoquant une nouvelle fois un "nouveau Bretton Woods".
Les plans détaillés pour la réforme du FMI et des autres institutions multilatérales seront mis sur la table lors de la prochaine réunion de suivi prévue pour avril, qui pourrait se tenir à Londres, a ajouté le chef du gouvernement britannique, notant les "progrès" réalisés à Washington. Le lieu du sommet d'avril sera annoncé d'ici dix jours, a précisé M. Brown, dont le pays prend la présidence du G-20 en janvier, prenant le relais du Brésil.
Le communiqué final énumère six mesures que les dirigeants s'engagent à prendre immédiatement:
- poursuivre de "vigoureux efforts et prendre toutes les mesures nécessaires pour stabiliser le système financier".
- "reconnaître l'importance d'une politique monétaire de soutien, adaptée aux conditions intérieures"
- "utiliser des mesures fiscales pour stimuler la demande intérieure"
- aider "les économies émergentes et développées à accéder à un financement dans les conditions financières difficiles actuelles", en soulignant "le rôle important du Fond monétaire international dans la gestion de crise"
- "encourager la Banque mondiale et les autres banques multilatérales de développement à utiliser leur pleine capacité" afin d'aider les pays en développement
-"garantir" que le FMI, la Banque mondiale et ces autres institutions de crédit "aient suffisamment de ressources pour continuer à jouer leur rôle afin de surmonter la crise".
D'ici la réunion d'avril, les responsables financiers de chaque pays devront travailler à présenter des propositions pour le renforcement de la transparence, de l'intégrité et de la régulation des marchés, pour le renforcement de la coopération internationale et la réforme des institutions financières internationales.
"Nous nous engageons à agir rapidement pour mettre ces principes en oeuvres", écrivent les membres du G-20 dans leur communiqué final. "Nous donnons instruction à nos ministres des finances afin d'initier les processus et les calendriers (...) avant le 31 mars 2009".
Le Français Nicolas Sarkozy, dont le pays préside actuellement l'Union européenne, ainsi que Gordon Brown, ont cependant été d'accord pour qualifier ce sommet d'"historique". Le président français s'est en outre félicité de la "position absolument commune sur absolument tous les sujets" de l'Europe, une "unité sans faille" qui est pour lui une "grande satisfaction".
Nicolas Sarkozy s'est aussi réjoui de ce que les Etats-Unis ont fini par accepter d'examiner la question d'une surveillance des agences de notation financière, ce qui selon lui n'avait jamais été accepté dans le monde anglo-saxon auparavant.
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