Reuters le 03/01/2007 20h42
NEW YORK, 3 janvier (Reuters) - Voici des réactions d'économistes au compte rendu publié mercredi par la Réserve fédérale américaine.
Les responsables de la banque centrale américaine ont convenu lors de leur réunion du comité de politique monétaire (FOMC) du 12 décembre que l'inflation restait la préoccupation majeure mais plusieurs d'entre eux ont aussi souligné que certaines données témoignaient d'une augmentation des risques
Les marchés boursiers ont retenu l'allusion à l'inflation et basculé dans le rouge à l'exception du Dow Jones < DOW INDUSTRIALS >, qui a toutefois cédé du terrain.
Le dollar a en revanche réagi aux déclarations sur la croissance, plus favorables à une baisse des taux, et s'échangeait en baisse à 1,3169 pour un euro après la publication des minutes, contre 1,3155 auparavant.
GERALD LUCAS, STRATEGE D'INVESTISSEMENT, DEUTSCHE BANK, NEW YORK:
"Ces minutes sont tout à fait favorables au marché obligataire dans leur tonalité. Nous avons la Fed qui revient lentement vers la neutralité, mais qui veut absolument voir l'inflation continuer à se modérer. On notera certainement que plusieurs membres ont jugé que la tonalité sous-jacente de risques sur la croissance avait augmenté un peu dans certains indicateurs à venir. Mais la Fed a tenu cette réunion après une série de statistiques faibles. Depuis, les chiffres se sont un peu améliorés."
ASHRAF LAIDI, ANALYSTE CHANGES, CMC MARKETS, NEW YORK:
"Je ne pense pas que ces minutes méritent l'examen approfondi que les marchés lui accordent. La première raison est qu'il n'y a pas de renouvellement parmi les membres du FOMC. Mais ce qui est plus important, c'est qu'il semble toujours qu'ils se focalisent sur l'inflation centrale comme préoccupation dominante. Les minutes ne prennent d'ailleurs pas en compte les dernières preuves d'une modération de l'inflation 'core'. Il semble que les minutes ne se fassent pas vraiment l'écho de la décision de la Fed d'ajouter le terme 'substantiel' à sa description du ralentissement du marché immobilier. Ces minutes me semblent plus 'faucon' que le communiqué de la réunion, même si le marché des changes ne réagit pas de manière positive."
CARY LEAHEY, DIRECTEUR EXECUTIF, DECISION ECONOMICS, NEW YORK:
"Je vois davantage d'informations baissières que haussières pour les obligations mais le marché pourrait s'orienter à la hausse parce qu'il a déjà perdu beaucoup de terrain en décembre et il n'y a aucune surprise dans les principales informations des minutes.
Un facteur haussier pour les Treasuries est que plusieurs membres du FOMC ont vu une tonalité sous-jacente dans les indicateurs économiques et estimé que les risques sur la croissance avaient augmenté. Mais cette réunion s'est tenue avant une série d'indicateurs, à commencer par les ventes au détail de décembre, qui ont montré que l'économie semblait plus résistante. Donc l'information importante qui pourrait être considérée comme favorable aux obligations est probablement, avec raison, considérée par le marché comme dépassée.
Un autre facteur haussier est le fait qu'un membre du FOMC ait souhaité que les responsables monétaires ouvrent la possibilité d'ajuster les taux dans une direction ou une autre, impliquant la possibilité d'une baisse des taux."
SAM RAHMAN, GERANT DE PORTEFEUILLE, BARING ASSET MANAGEMENT, BOSTON:
"Le principal changement est qu'ils font preuve d'un peu plus d'inquiétude quant à l'économie. Même si l'inflation reste le principal sujet de préoccupation, le FOMC montre clairement que l'affaiblissement de l'environnement économique a soulevé des préoccupations."
MICHAEL WOOLFOLK, STRATEGE DE CHANGES, BANK OF NEW YORK, NEW YORK:
"Je ne vois rien dans ces minutes qui modifie ma perception de l'économie ou du dollar. La Fed aujourd'hui croit toujours dans des risques d'une hausse de l'inflation, il y a donc une plus grande probabilité de hausse que de baisse des taux au premier trimestre. Cela devrait soutenir légèrement le dollar. Ils ont indiqué que les données faisaient pencher la balance un peu plus bas qu'attendu, mais pas assez bas pour modifier la perception de l'économie et de la politique monétaire."