Reuters le 12/12/2006 20h50
NEW YORK, 12 décembre (Reuters) - La Réserve fédérale américaine a comme attendu maintenu son taux directeur à 5,25% mardi, pour la quatrième fois d'affilée, en réitérant ses inquiétudes sur les risques inflationnistes.
Dans son communiqué, la banque centrale souligne toutefois qu'elle s'attend à une modération des pressions en matière d'inflation.
Comme lors des trois dernières réunions monétaires, Jeffrey Lacker, le président de la Fed de Richmond, a été seul à voter en faveur d'une hausse de taux, les neuf autres membres du Fomc se prononçant pour le statu quo.
Réactions :
ANDREW RICHMAN, ANALYSTE OBLIGATAIRE, SUNTRUST BANKS (ATLANTA)
"Le communiqué de la Fed est conforme aux attentes. Elle maintient son biais restrictif. Elle reconnaît que la croissance économique a ralenti et parle d'un 'refroidissement substantiel' du marché immobilier. Mais elle parle aussi d'une croissance modérée de l'économie et évoque des facteurs susceptibles d'entretenir les pressions inflationnistes.
"La Fed est toujours en mode pause et le restera jusqu'au mois de mai, voire jusqu'au deuxième semestre 2007, à moins qu'il y ait des signes tangibles de pressions récessionnistes".
CHARLES LIEBERMAN, DIR. DE L'INVESTISSEMENT, ADVISORS CAPITAL MANAGEMENT (PARAMUS, NJ)
"Rien de neuf sous le soleil, qu'il s'agisse de la décision de la Fed ou de son communiqué, l'horizon reste donc dégagé pour le marché boursier.
"La Fed continue certes de mettre en avant les risques inflationnistes mais le marché en fait peu de cas et je ne vois aucune raison pour qu'il se mette à craindre une hausse de taux à moins que la situation ne devienne plus alarmante sur le terrain de l'inflation. Le communiqué ne modifie pas ce point de vue".
GARY THAYER, CHEF ECONOMISTE, A.G. EDWARDS & SONS (ST LOUIS)
"Pas de surprise, la Fed a maintenu les taux comme on s'y attendait. Le niveau actuel d'utilisation des capacités et de l'emploi fait craindre une inflation salariale. Tant que ces conditions seront en place, la Fed maintiendra ses taux. Manifestement, elle estime qu'il est trop tôt pour baisser la garde face aux risques inflationnistes".
SAMARJIT SHANKAR, ANALYSTES CHANGES, MELLON BANK (BOSTON)
"Jusqu'à la semaine dernière on aurait pu penser que la Fed reconnaîtrait les risques qui pèsent sur la croissance. Mais après les indicateurs qu'on a eus, notamment les chiffres de l'emploi, elle a décidé de mettre l'accent sur les risques inflationnistes.
"Pour la Fed, la dernière chose à faire serait de changer son fusil d'épaule alors que les données disponibles ne sont pas concluantes dans un sens ou dans un autre.
"Le sentiment sur le dollar est négatif depuis plusieurs semaines, mais le communiqué d'aujourd'hui peut laisser l'espoir d'indicateurs meilleurs".
MEG BROWNE, ANALYSTE CHANGES, BROWN BROTHERS HARRIMAN (NEW YORK)
"C'est ce qu'on attendait et ça ne modifie pas notre point de vue selon lequel les inquiétudes sur l'inflation demeurent. La seule différence est la mention d'un ralentissement 'substantiel' du marché immobilier. Je ne sais pas si cela explique les dégagements qu'on observe sur le dollar ou si c'est juste que le marché est baissier sur le dollar".
LOU BRIEN, STRATEGE MARCHES, DRW TRADING (CHICAGO)
"Le plus important pour le marché obligataire est le biais restrictif. Les échéances longues profitent de l'analyse un peu moins favorable de l'économie, qui serait moins inflationniste et irait dans le sens d'un maintien des taux".