Reuters le 17/11/2006 13h15
LONDRES, 17 novembre (Reuters) - Les prix du pétrole accentuent fortement leur repli vendredi, toujours sensibles au niveau élevé des stocks et à la perspective d'un hiver clément aux Etats-Unis, premier pays consommateur d'or noir au monde.
Vendredi à la mi-journée, le baril de brut léger américain pour livraison décembre se négocie à 55,06 dollars, en baisse de 1,20 dollar ou 2,1% par rapport à sa clôture jeudi sur le Nymex, soit son plus bas niveau depuis juin 2005. Vendredi, le cours était tombé à 55,92 dollars, qui représentait déjà son niveau le plus bas depuis le 30 novembre 2005.
Depuis le record du brut US établi en juillet, à 78,40 dollars le baril, les prix ont baissé de près de 30%.
Le Brent pour livraison janvier recule moins fortement, de 0,85% à 58,05 dollars.
"Il y a une accumulation de nouvelles qui constituent un poids pour le marché: ralentissement de la croissance dans le monde, perspective d'une météo clémente aux Etats-Unis et des indices qui laissent penser que l'Opep ne réduit pas sa production", affirme Andrew Hutchinson d'Australia and New Zealand Banking Group.
Hutchinson fait également le lien avec l'évolution des prix de certains métaux, comme l'aluminium et le cuivre, qui ont enregistré des baisses de près de 8% en une semaine, en raison eux aussi d'un niveau élevé des stocks.
Depuis près de six semaines, les prix du brut se négociaient dans une fourchette de 58 à 62 dollars.
HIVER DOUX
Le niveau des réserves américaines de pétrole raffiné a commencé à diminuer, mais les stocks de brut sont supérieurs de 13,8 millions de barils à ceux de l'an dernier.
Tandis que la baisse des prix du pétrole a relancé la consommation, la douceur du climat entraîne, elle, une demande en combustible relativement faible pour la période.
L'institut américain de météorologie prévoit un climat doux sur la période de décembre à février dans le nord-est des Etats-Unis, le premier foyer de consommation de fioul domestique au monde. D'autres experts se disent plus réservés.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole s'est engagée le 20 octobre à diminuer sa production de 1,2 million de barils par jour à compter du 1er novembre. Les analystes les plus confiants estiment que les réductions de l'Opep pourraient commencer à se faire sentir au moment précis où les stocks seront pratiquement épuisés, lors du pic hivernal de consommation.
Mais pour l'heure, tout laisse à penser que les pays de l'Opep n'appliquent les coupes dans la production que très partiellement.
D'après Petrologistics, la production de l'Opep devrait ressortir à 27,2 millions de barils par jour en novembre, en baisse de 1,1 millions de bpj par rapport à octobre, mais au-dessus des consignes officielles du cartel, à environ 26,3 millions de bpj.
"L'Opep est largement au-dessus du niveau qu'elle s'est fixé", constate-t-on chez Petrologics.