AFP le 02/05/2011 à 22:30
L'essence à un nouveau zénith, le sans-plomb 95 dépasse 1,54 euro/litre :
Les prix de l'essence ont atteint un nouveau sommet à la pompe en France, le litre de super sans plomb 95 dépassant 1,54 euro par litre, porté par l'envolée des cours de l'or noir et par la remontée des marges de l'industrie pétrolière.
Le litre de super sans plomb 95 s'est vendu 1,5469 euro le litre en moyenne la semaine dernière, selon les relevés publiés lundi par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) du ministère de l'Ecologie.
Ce carburant a ainsi franchi son précédent record établi lors de la semaine terminée le 15 avril. Il a aussi largement dépassé, de plus de 4 centimes, son record de juin 2008, établi à 1,4971 euro/litre.
Moins usité, le super sans plomb 98 s'est quant à lui échangé au prix moyen de 1,5849 euro/litre, atteignant là aussi un record historique.
Les prix à la pompe grimpent depuis plusieurs mois dans le sillage des cours du pétrole brut, eux-mêmes en pleine ascension sur fond de fortes tensions politiques dans le monde arabe.
Le baril de Brent de la Mer du Nord est ainsi monté le 11 avril à 127,02 dollars, son plus haut niveau depuis le 1er août 2008. Il valait encore 124,25 dollars lundi vers 11H30.
La flambée du brut n'explique cependant pas tout. En effet, selon la DGEC, le prix de l'essence sans plomb 95 a eu plutôt tendance à baisser le mois dernier sur le marché international de Rotterdam (Pays-Bas).
Sur cette Bourse européenne des carburants, le litre de SP 95 est passé de 60,7 centimes d'euros (hors taxe) le 1er avril à 59,2 centimes d'euros le 29 avril.
Mais, dans le même temps, la marge brute réalisée par les distributeurs de carburants sur la vente de super a presque doublé. Elle est passée de 4,9 centimes/litre le 1er avril à 9 centimes/litre la semaine dernière, expliquant l'intégralité de la hausse des prix en France au cours du mois d'avril.
"Les marges de distribution sont à des niveaux relativement classiques", a cependant affirmé Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip).
"C'est un retour à la normale. Au début du mois d'avril, la marge était anormalement basse", a-t-il justifié.
D'autant que, une fois déduits frais de distribution, de logistique et de stockage, la marge nette des distributeurs pétroliers "est de l'ordre de 1 centime par litre", a avancé M. Schilansky.
Du côté du gazole, la marge brute est restée stable, voire a légèrement régressé, au cours du mois d'avril, à environ 9,7 centimes par litre.
Et les prix de ce carburant, le plus vendu en France (80% de la consommation) ont suivi la même tendance. Il s'est ainsi vendu 1,3596 euro le litre en moyenne la semaine dernière, contre 1,3609 euro début avril.
Le gazole est ainsi encore à près de 10 centimes de ses niveaux historiques qui datent de mai 2008 à 1,4541 euro/litre.
La valse des étiquettes à la pompe a contraint le gouvernement à intervenir début avril. Il a annoncé une contribution de la filière pétrolière à hauteur de 115 millions d'euros pour financer un allégement fiscal en faveur des automobilistes. Cinq millions de salariés sont concernés ainsi que 500.000 membres des professions libérales et 600.000 artisans, selon le gouvernement.
La France n'est pas le seul pays à avoir pris des mesures de ce type. La Russie a imposé à ses entreprises pétrolières de ne pas exporter d'essence en mai pour remédier à une pénurie de carburant qui touche de nombreuses régions du pays.
Quant au président américain Barack Obama, il a appelé le Congrès à supprimer les subventions aux compagnies pétrolières, alors que les prix de l'essence à la pompe sont au plus haut depuis trois ans aux Etats-Unis.
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